Journal de notre bordLettre no 150 (le 14 juin 2013)Bonsoir à toutes et à tous, L’imprévu est toujours possible. Les mobilisations en Turquie et en Bosnie-Herzégovine sont de mauvais coups portés aux visions figées de l’ordre du monde. En cela, elles sont déjà victorieuses. Nous n’avons aucun penchant pour examiner comment tout cela se terminera car désormais plus rien ne se termine véritablement, que ce soit les grèves et manifestions en Égypte et en Tunisie, la résistance des populations en Syrie, la lutte des ouvrières du textile au Bangladesh et au Cambodge, la lutte des Palestiniens, celle des zapatistes, etc. Tout a enfin commencé dans différents endroits du monde, contre sa marchandisation et donc contre notre déshumanisation. Ce ne sont que des commencements mais qui, en multipliant les espaces de liberté et de prise de conscience de nos capacités, finiront par avoir un effet cumulatif décisif. Si l’on revient un instant à la situation créée par les manifestants s’opposant à la destruction du parc Gezi à Istanbul au profit de la construction d’une caserne et d’un centre commercial, on ne peut que s’amuser de l’embarras des commentateurs politiques s’acharnant à démontrer que cela n’avait rien à voir avec les révolutions du « printemps arabe », comme si la belle image d’Épinal d’un Erdogan « islamiste modéré et démocrate », puisque portant costume cravate comme les chefs d’Etat occidentaux et maillon essentiel dans le dispositif de l’OTAN, risquait d’être écornée. Une bonne partie de l’activité des analystes politiques consiste à classer les événements en catégories bien différentes pour empêcher les rapprochements dangereux. Sauf que les acteurs des luttes font, d’eux-mêmes et joyeusement, tous les rapprochements qui s’imposent. Une jeune manifestante d’Istanbul a répondu par avance à tous les classificateurs des mouvements en brandissant un carton avec écrit simplement le nom de trois places emblématiques : « Tahrir, Syntagma, Taksim ». Après « Occupy Wall Street », nous avons donc « Occupy Gezi » et bien d’autres parcs et places dans le monde à occuper. Aux fâcheux du côté du manche qui se plaindraient du caractère abusif de tels rapprochements, nous pouvons leur répondre de façon faussement fataliste : « Que voulez-vous, on n’y peut rien, c’est la mondialisation... », celle des réseaux sociaux et des luttes ! C’est aussi de cette façon que l’entendent les milliers de manifestants en Bosnie-Herzégovine qui se sont sentis renforcés par le mouvement en Turquie, pour eux aussi, tenter de sauver un parc à Sarajevo promis au bétonnage. Mais ils avaient aussi d’autres revendications, en particulier, que les nationalistes au pouvoir cessent de leur pourrir la vie. Ils s’opposent à ce que leurs propres bébés ne soient des « sans-papiers » ne pouvant être soignés ou opérés dans un autre pays. En Bosnie-Herzégovine, là où une guerre atroce a vu s’affronter différentes composantes (serbe, croate, musulmane) de la population, les gens ont dit ensemble dans la rue, que ces divisions nationalistes n’avaient plus cours. Nationalisme, islamisme, racisme, antisémitisme, machisme, autant d’obstacles, de masques mortifères pour manipuler et diviser les peuples. Qu’ici ou là, cela ne marche plus est une bonne nouvelle. Car là où la liberté prend forme et prend vie, bien des luttes sont possibles pour briser tous les carcans, toutes les exploitations et toutes les oppressions. ___________________________________________________ La peste brune en Europe ? Fukushima et le rayonnement de la France Panaït Istrati et quelques autres personnalités Journal d’hiver Dutilleux Variations Correspondance sans fin ___________________________________________________ LA PESTE BRUNE EN EUROPE ? L’assassinat de Clément Méric en plein Paris par un individu d’extrême droite indique clairement que le danger fasciste ne pointe pas seulement le bout de son nez aux marges de l’Europe, en Grèce avec « Aube dorée » faisant une chasse sanglante aux émigrés, ou en Hongrie où l’extrême droite a pu brûler des villages tziganes et répandre sa propagande antisémite au niveau même de l’État, avec la complaisante indulgence de l’Union européenne. C’est dans la foulée de manifestations où des gens des couches moyennes encadrés par l’église catholique et la Droite étaient heureux d’afficher leur homophobie et d’affirmer leur identité réactionnaire que l’extrême-droite fasciste a cherché à s’illustrer par sa violence, à parader dans la rue et dans certains médias. Et elle a réussi à montrer de quoi elle était capable dans l’avenir, en tuant froidement un étudiant antiraciste, syndicaliste et antifasciste. On a appris que Clément Méric n’était pas seulement un militant actif mais aussi un grand lecteur, notamment des ouvrages de Daniel Guérin (1904-1988). Une façon de lui rendre hommage et de poursuivre sa lutte collectivement sur les meilleures bases possibles consiste précisément à lire « La Peste brune » et « Fascisme et grand capital » de Daniel Guérin, ainsi que bien d’autres analyses comme celles d’Adorno, d’Hannah Arendt ou de Wilhelm Reich pouvant nous aider à comprendre, pour mieux lutter, sur quels fondements psychologiques, historiques, économiques et sociaux peuvent émerger des processus de réaction et de fascisation tels que nous les observons déjà. FUKUSHIMA ET LE RAYONNEMENT DE LA FRANCE Soyons de bonne foi, l’ancien secrétaire du Parti socialiste qui loge à l’Élysée ne manque pas de talent ni de dynamisme dans certains domaines. Dans la poursuite de l’œuvre entreprise par Sarkozy de destruction des droits sociaux des salariés et des retraites, il s’y prend plutôt bien pour l’instant, sans pousser dans la rue des centaines de milliers de manifestants. Il est aussi un efficace représentant de commerce pour les grandes entreprises du CAC 40 comme Areva. Prenez son récent voyage au Japon. Il fallait tout de même avoir un toupet monstrueux de la part de Hollande, pour glorifier la politique économique du Premier ministre Shinzo Abe, un ultralibéral et ultranationaliste admirant les chefs militaires japonais ayant fait équipe avec Hitler. C’est donc avec ce petit plaisir cynique pervers propre aux chefs d’État « de gauche » reniant leurs promesses, comme Schröder, Papandréou ou Tony Blair, que Hollande a établi un « partenariat d’exception » (sic) sur deux points avec son homologue japonais : accord sur les armements et accord de coopération dans l’industrie nucléaire. Au pays de la catastrophe de Fukushima, il est venu aider la mafia des industriels de Tepco, du bâtiment et des politiciens corrompus à se refaire une santé financière et une belle image de marque. Areva doit aider au redémarrage de l’activité commerciale d’une usine de retraitement et fournira son expertise dans la construction d’une usine de combustible MOX (oxyde mixte d’uranium et de plutonium). Il se trouve qu’au Japon, il y a, comme encore aujourd’hui dans les parages de Tchernobyl, une population qui a subi des dommages et un traumatisme épouvantables avec le nucléaire, et qu’il y a des centaines de milliers de Japonais qui ont manifesté leur rejet du nucléaire. Pour Hollande et sa majorité de godillots au Parlement, les profits d’Areva, « un des fleurons de notre industrie », valent bien une autre catastrophe nucléaire au Japon, en France ou ailleurs. Devant un tel niveau d’indécence et d’irresponsabilité, il faut accueillir tout ce qui peut contribuer à faire toucher du doigt ce que représente une catastrophe nucléaire, pour nous arracher à l’apathie et au consentement muet. Il faut donc faire retour sur la catastrophe nucléaire en lisant « Fukushima, Récit d’un désastre » de Michaël Ferrier qui vient d’être réédité en collection de poche (folio, mars 2013, 320 pages). Les grandes catastrophes suscitent la nausée. Elles outrepassent les capacités de l’écriture la mieux trempée qui peine à en rendre compte. Il en va ainsi de celle de Fukushima. L’écrivain a vécu le tremblement de terre à Tokyo où il enseigne la littérature. Avec sa compagne, il s’est rendu plus tard dans la zone contaminée pour aider, voir et comprendre. En soi, ce livre n’apporte aucune révélation, mais il nous rend extrêmement sensible, surtout dans la dernière partie, à ce que signifie un tel événement pour les humains, leur existence, leur cadre de vie qui devient dans les zones contaminées « la demi-vie ». Son cri de révolte n’a été que peu entendu. Il faut donc repartir en mouvement contre l’aveuglement, contre ce que Michaël Ferrier appelle « une entreprise de domestication comme on en a rarement vu depuis l’avènement de l’humanité. » PANAÏT ISTRATI ET QUELQUES AUTRES PERSONNALITÉS Il faut s’accrocher avec espoir aux plantes sauvages des talus, des haies et des steppes, comme aux conteurs d’inspiration populaire. Il nous faut donc lire et mieux connaître l’écrivain roumain Panaït Istrati (1884-1935). Faut-il encore le présenter ? Probablement. Certes, ses récits les plus fameux sont accessibles en livres de poche (« Les chardons du Baragan », « Codine », « Kyra-Kyralina », « Oncle Anghel », « Présentation des Haïdouks ») et la plupart de ses œuvres ont été rééditées en trois tomes (éd Phébus, col. « Libretto », 2006). Mais il semble toujours difficile pour ce conteur oriental qui devint un écrivain grâce aux encouragements de Romain Rolland, de garder une place, une légitime renommée dans l’histoire de la littérature du XXe siècle. Il faut dire que Panaït Istrati a délibérément gâché ses chances d’être durablement reconnu et respecté par ses collègues écrivains et par la critique littéraire. De retour d’un voyage en Union soviétique en 1929, il a été l’un des tout premiers à dénoncer dans « Vers l’autre flamme », une bureaucratie aussi cruelle que stupide en train de dévorer la Révolution et de détruire l’idéal communiste. Même si aujourd’hui, on ne veut plus entendre parler de la révolution russe de 1917, il faut rappeler ici que l’enthousiasme initial d’anarchistes ou d’anarcho-syndicalistes comme Istrati, Alfred Rosmer ou Victor Serge était entièrement fondé. Car à l’instar de la Révolution française de 1789, ce fut une formidable révolution, susceptible d’ébranler le monde et d’engendrer d’autres révolutions pour le changer définitivement. Pour son malheur, cette révolution avait surgi au bout de trois ans d’une boucherie insensée, dans un pays arriéré, ravagé en plus par la guerre civile et qui resta isolé, grâce en particulier à la détermination des partis sociaux-démocrates et des syndicats réformistes de se tenir fidèlement aux côtés des classes dirigeantes européennes. Istrati nous remet bien dans ce contexte, expliquant son évolution dans « Vers l’autre flamme » : « Grandi en marge de la somnolente action social-démocrate, qui devait si odieusement précipiter le prolétariat dans la guerre mondiale, je me suis toujours complu à un syndicalisme frondeur. » « Aussi l’apparition du bolchévisme, après Zimmerwald et Kienthal, me subjugua-t-elle par sa fermeté, sa précision, son courage. » Sa déception, à la suite de son voyage en URSS en 1927-29, fut d’autant plus douloureuse et violente. Les staliniens et leurs compagnons de route ne manquèrent pas de le traîner dans la boue pour avoir dit sans détours ce qu’il avait vu et compris. Un livre vient de paraître, « La véritable tragédie de Panaït Istrati » qui enrichit considérablement tout ce qu’on avait pu lire naguère sur la question (éd lignes/imec, février 2013, 343 pages). Il s’agit du récit parallèle haut en couleurs fait par Eleni Samios-Kazantzaki, la femme de l’écrivain grec Nikos Kazantzaki du voyage qu’ils firent ensemble avec Istrati et sa compagne Bilili. Aucun éditeur français ne s’étant intéressé à l’époque ni plus tard à son manuscrit, c’est finalement grâce une traduction espagnole parue au Chili qu’il n’a pas sombré dans l’oubli. Un travail éditorial très sérieux a été accompli pour présenter ce texte, notamment par Anselm Jappe qui est l’auteur de la présentation, de la postface et des notes. Le tout est complété par la correspondance entre Panaït Istrati et Nikos Kazantzaki après leur voyage qui s’était terminé par une fâcherie et par les lettres envoyées par Victor Serge de Russie à Istrati de 1929 à 1931 alors que lui et sa famille étaient harcelés et menacés par les bureaucrates. L’ensemble de l’ouvrage permet de tracer à la fois le portrait de gens en Union soviétique face à de multiples difficultés de 1927 à 1930, et celui de cinq personnalités contrastées mais très attachantes, Istrati, Bilili, Eleni, Kazantzaki et Victor Serge. JOURNAL D’HIVER « On ne sait pas ce que peut un corps » disait Spinoza, mais de toute évidence l’écrivain new-yorkais Paul Auster a gardé en bonne mémoire tout ce que son corps a pu endurer comme coups, maladies et crises morales mais aussi éprouver comme sensations rares ou comme plaisirs ineffables. Arrivé à l’âge de soixante-trois ans, il s’étonne, tout comme le lecteur, de la densité de cet étrange et chaotique voyage inauguré par ses premières expériences enfantines. Son « Winter Journal » a été traduit sans raison probante par « Chronique d’hiver » (éd Actes/Sud, 252 pages) car il s’agit bien d’un journal personnel où les faits évoqués et convoqués ne s’enchaînent pas de façon chronologique. Journal personnel mais en rien narcissique, car cet être soumis à de rudes épreuves, à qui il s’adresse à la deuxième personne, n’a aucune raison de se cacher ni de s’exhiber. Ses passions, ses désarrois, ses faiblesses, ce sont celles d’un jeune Américain, mordu de base-ball, né dans un milieu populaire de parents d’origine juive qui finirent par se séparer. C’est celui d’un étudiant épris de plaisirs mais prêt à recevoir des coups pour protester contre la guerre au Vietnam. Le jeune Paul a mis beaucoup d’années à se trouver, après bien des amours, des rencontres ratées, des déménagements et des voyages, en particulier en France. Les retours sur ses séjours à Paris donnent lieu à quelques traits désopilants sur les côtés charmants de cette ville mais aussi odieux de certains de ses habitants. Son bonheur quelques années plus tard, ponctué de deuils et d’angoisses, c’est celui d’avoir rencontré et de vivre avec une femme merveilleuse, l’écrivain Siri Hustvedt. Après son roman « Sunset Park » (réédition en poche Babel), très réussi et prémonitoire du mouvement « Occupy Wall Street », ce Journal d’hiver, doucement poignant, indique que si la carcasse de l’auteur accuse quelques signes de faiblesse, son talent d’écrivain est au plus haut. DUTILLEUX Le compositeur Henri Dutilleux, qui vient de s’éteindre à 97 printemps, était plutôt quelqu’un de discret et de très attentif aux autres selon tous les témoignages. Cela ajoute quelques notes harmonieuses sur le plan humain à une œuvre musicale qui n’a d’ailleurs pas besoin d’être mise en valeur par des considérations anecdotiques. Les affinités permanentes de Dutilleux avec la poésie sont d’emblée manifestes dans les titres de plusieurs de ses œuvres majeures : « Au gré des ondes », « Tout un monde lointain », « Ainsi la nuit », « Mystère de l’instant », « Métaboles », « L’Arbre des songes »... Ses premières œuvres furent marquées par l’influence de Debussy et Ravel, comme par exemple ses sonates pour flûte, hautbois, basson et piano. Ensuite il s’ouvrit à l’influence aussi bien de Bartok que de Schönberg et surtout, il affirma sa personnalité hors normes dans les années soixante, dans des œuvres symphoniques ou des concertos pour violoncelle (« Tout un monde lointain ») ou pour violon (« L’Arbre des songes »). Dutilleux explorait son univers, loin des querelles agitant la sphère de la musique contemporaine, ce qui en fin de compte força le respect et l’admiration de tout le monde. Ses œuvres échappaient à la catégorie de « musique française », en ce qu’elle est abusivement associée à des qualités d’élégance, de joliesse et de transparence. Si on écoute bien certaines pièces, on s’aperçoit que son travail de composition, lent et perfectionniste comme celui d’un artisan japonais de haute tenue, nous introduit dans un vaste monde de ruptures, de miroirs, de forces obscures et éblouissantes, nourri en partie par sa fascination pour Baudelaire. Dutilleux se faisait un devoir d’assister aux enregistrements de ses œuvres et de dialoguer avec les interprètes. On pourra donc choisir n’importe quelle version de « Tout un monde lointain » ou de « Métaboles » par exemple, on y trouvera la présence du compositeur. VARIATIONS Le numéro 18 de la revue électronique Variations de théorie critique est à présent accessible sur http://variations.revues.org/618. Vous découvrirez dans cette livraison, des poèmes, des entretiens, des analyses originales. Le dossier est suivi d’un « hors-champ » et de recensions substantielles. Par ailleurs, Variations édite des livres en accès libre. Le dernier « Mémoires de la lutte des sans-terre » de Julian Bastias Rebello, est un passionnant témoignage sur son activité comme militant du MIR avec les paysans mapuches entre 1967 et 1973 : http://variations.revues.org/651. CORRESPONDANCES SANS FIN Cette lettre qui se termine était donc la cent cinquantième. Lorsque nous avons lancé ce site en septembre 2000, nous avions bien la conviction que ce nouveau siècle serait plein de bruit et de fureur mais aussi d’inventions, d’initiatives et d’efforts inouïs pour nous libérer de cette vaste escroquerie planétaire en bandes organisées qu’est le capitalisme. Dès lors, pensions-nous, pourquoi ne pas faire connaître ce qui nous semblait utilement et agréablement partageable ? Pourquoi ne pas dire notre petit mot, comme tout le monde, sur l’actualité, le passé ou le futur, sans nous imaginer recevoir un écho particulier, puisque ce site ne s’appuie depuis le début ni sur un réseau, ni sur une organisation ou une institution ? Mais en fait, rien ne s’est dit sur ce site sans une multitude de lectures attentives, de dialogues ou de suggestions directes ou indirectes en provenance de diverses personnes, impliquées ou non dans divers réseaux, organisations ou comités de rédaction. De belles rencontres en ont ainsi résulté. Nous ne concevions pas la révolution et la culture comme des objets à célébrer de façon rituelle et convenue mais comme un mouvement multiforme de sauvegarde et de conquête, une façon de penser et de vivre éprouvante et exaltante, signalée par ces deux mots, culture et révolution. C’est dans cet esprit que ces lettres ont été écrites et que nous avons eu parfois le plaisir de constater qu’elles étaient accueillies. Bien fraternellement à toutes et à tous, Samuel Holder _______________________________________ Pour recevoir ou ne plus recevoir cette lettre, écrivez-nous: mél. : Culture.Revolution@free.fr http://culture.revolution.free.fr/ _______________________________________ |
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