Journal de notre bordLettre n°31 (le 18 mars 2003)Bonsoir à toutes et à tous Hayat signifie la vie en arabe. Et plus que jamais on aimerait pouvoir célébrer la vie, dire la vie dans toutes les langues : vita, vida, life, liv, Leben, hayat... Mais il y a de grandes menaces sur la vie. Dans l'immédiat, ce sont une nouvelle fois les peuples qui vivent en Irak qui vont être frappés. Ce massacre ne sera que le prélude à d'autres massacres. Nous assistons bel et bien à la fin de l'histoire... de l'impérialisme. Une fin pleine de convulsions, qui durera encore des années, avec son lot de guerres, de reculs ou d'effondrements économiques, avec son foisonnement de manifestations de barbarie. Mais un autre monde va progressivement émerger au travers de toutes ces épreuves. Des millions de gens vont se mobiliser pour la vie : pour leur vie et pour une autre vie sociale. Ils ont commencé à le faire contre la guerre en Irak. Ils veulent la paix partout, ils veulent garder leur emploi, ils veulent des salaires et des retraites décentes. Ils veulent un monde juste, sans misère, sans exploitation, sans pollution. Les institutions internationales des classes dirigeantes comme l'ONU viennent de montrer leur impuissance dérisoire. Seuls les peuples et les travailleurs du monde entier peuvent construire des institutions internationales démocratiques et efficaces pour garantir la paix et la défense de l'environnement. Nous ne voulons être ni de la chair à canons, ni de la chair à patrons. Nous méritons une autre vie et nous allons le dire et l'imposer par nos luttes. Ces luttes, nous ferons tout pour les généraliser et pour les approfondir. Le choix est implacable partout et dans tous les domaines : la vie ou le profit. Choisissons tous ensemble la vie. _____________________________________ Que sont nos " héros " devenus ? Paroles d'irakiennes Oud Double hélice _____________________________________ QUE SONT NOS " HÉROS " DEVENUS ? Depuis une douzaine d'années, nous avions l'habitude d'entendre dans les médias de volubiles et tonitruants dévots du capitalisme mondialisé. Or, ces derniers temps, Francis Fukuyama ne nous régale plus de ses prophéties sur la fin de l'histoire. Alors, c'est pour quand l'accès définitif au paradis mondial de la " modernité marchande " ? Nous n'entendons plus Bill Gates, Jean-M6 Messier ou Alain Minc nous vanter les bienfaits de " la mondialisation heureuse ". Coup de blues ou quoi ? Allons messieurs, vous n'avez donc plus confiance dans votre merveilleuse et harmonieuse économie capitaliste mondiale ? Il est vrai que vous avez de quoi être inquiets, même si vous en profitez encore bien, pour l'instant. C'est au coeur même de votre économie qu'il y a des charges explosives. Vos grands États impérialistes qui empêchent la banqueroute de vos " libres " entreprises ont des déficits de plus en plus monstrueux. Et en plus avec l'aggravation de la récession, ils risquent fort de s'affronter méchamment dans le cadre de l'OMC. Vos grandes multinationales ont de sacrées ardoises aussi, ce qui risque un jour de faire sauter vos banques. Les actions boursières dévissent sérieusement. Quand on vous voit tétanisés, incapables de continuer à chanter les louanges du capitalisme avec un minimum de conviction, on se dit qu'il y a là un sûr indice de reprise de la lutte des classes. PAROLES D'IRAKIENNES Il est impossible d'imaginer l'existence et l'histoire d'un peuple sans témoignages. Parmi les témoignages, il y a ceux des journalistes ou des cinéastes. Pour aller au plus profond de ce qu'ont vécu en Irak des hommes et des femmes depuis plus de vingt ans, il y a les témoignages, les rêves et les cauchemars des auteures de ce pays. Certaines vivent toujours sur place. Elles doivent louvoyer avec la censure et elles se heurtent à tous les obstacles provoqués par l'embargo, notamment la pénurie de papier. Certaines ont connu la torture. D'autres sont en exil comme plus de deux millions d'Irakiens. Inaam Kachachi qui est née à Bagdad en 1952 est aujourd'hui correspondante à Paris de nombreux journaux arabes. Elle vient de publier un recueil très précieux intitulé " Paroles d'Irakiennes Le drame irakien écrit par des femmes " (éditions Le Serpent à Plumes, 213 pages). Des poèmes, des extraits de romans et des nouvelles, sont précédés par une présentation émouvante par Inaam Kacachi de toutes ces femmes qu'elle connaît souvent personnellement. OUD Cette Mésopotamie qui va être à nouveau saccagée par les armées impérialistes, a été un des grands foyers de la culture humaine depuis Sumer. Dans la deuxième moitié du vingtième siècle un grand instrumentiste irakien a fait l'admiration de nombreux musiciens et amateurs de musiques de par le monde. Il s'appelait Munir Bashir (ou Bachir) (1930-1997). Il jouait du luth oriental que l'on nomme oud (ou si vous préférez 'ûd) en arabe. Sa musique d'inspiration soufie était savante, emportée par de brillantes improvisations où les ruptures des silences tiennent une grande place. Signalons deux très beaux CD de cet artiste hors du commun : " L'art du 'ûd " (Ocora Radio France/Harmonia Mundi) et " Méditations " (Naïve). DOUBLE HELICE On célèbre actuellement le cinquantième anniversaire de la découverte de la structure de l'ADN (acide déoxyribonucléïque). À cette occasion, les éditions Laffont viennent de rééditer le livre de James D. Watson, " La double hélice ", qui raconte les étapes de cette découverte qu'il fit avec son collègue Francis Crick. L'auteur a un côté " affreux jojo " et son livre se lit comme un roman d'aventure particulièrement vivant. Bien fraternellement à toutes et à tous Samuel Holder _______________________________________ Pour recevoir ou ne plus recevoir cette lettre, écrivez-nous: mèl: Culture.Revolution@free.fr http://culture.revolution.free.fr/ _______________________________________ URL d'origine de cette page http://culture.revolution.free.fr/lettres/Lettre_031_18-03-2003.html |