Certains d'entre vous –ceux qui ont déjà lu cet auteur depuis
longtemps- se poseront inévitablement cette question : quel peut être l'intérêt
d'écrire un nouvel article sur ce romancier qui n'est pas un inconnu, loin s'en
faut... ?
Et bien tout simplement parce que, s'il est connu des amateurs de science fiction (qui sont
semble-t-il de moins en moins nombreux et de plus en plus âgés), William Gibson l'est
beaucoup moins du grand public et surtout des plus jeunes. Et ce, bien qu'il ait influencé nombre
d'auteurs.
Considéré comme l'inventeur du cyberpunk, William Gibson a
révolutionné en 84 le petit monde de la S.F avec son 1er roman Le
Neuromancien (Prix Hugo, Philip K. Dick et Nebula). Un premier roman complété
immédiatement par deux autres volumes Comte Zéro (1986) et Mona Lisa
s'éclate (1988).
D'emblée, William Gibson décrit un monde noir et futuriste. Et un futur tellement proche et
plausible qu'il en deviendrait presque réel. En témoigne sa vision d'internet qui,
dès ses toutes premières nouvelles, ressemble à s'y méprendre à ce que
l'on connaît aujourd'hui et découvrira peut-être demain.
L'informatique est, évidemment, omniprésente dans l'univers de William Gibson, ainsi
que les implants cybernétiques. Ce qui fait presque naturellement du Japon « sa » capitale
mondiale.
Ce qui n'a pas changé, en revanche, c'est que seul l'argent permet de survivre. Et
c'est ce qui pousse des petits malins, les hackers, à vouloir pirater sans cesse les
comptes des multinationales : les zaïbatsu.
Les romans de William Gibson sont en permanence à la frontière de la science-fiction et du
polar. Les ambiances y sont à la fois lourdes et dérisoires. Et une fois passées les
premières pages, parfois déroutantes par l'exubérance technologique de l'auteur,
la lecture s'avère finalement aisée.
À noter enfin que, à l'instar de Philip K. Dick et Total recall, William Gibson a
considérablement influencé le cinéma contemporain (Cf. Blade-runner,
Terminator, Matrix etc...).
L'une de ses nouvelles a même été portée à l'écran par
Robert Longo. Il s'agit de Johnny Mnemonic. Un rôle interprété par...
devinez qui ? ... Keanu Reeves (Eh oui, déjà !). Sans être un chef d'oeuvre, il se
laisse regarder...
William Gibson n'a plus sorti de livre depuis 1998. Idoru, son dernier roman, est certainement
le plus abouti. Mais y en aura-t-il d'autres ?
Astuce : les romans de William Gibson se trouvent assez facilement à moindre coût chez tous les
bouquinistes dignes de ce nom.
septembre 2003
Comte Zéro
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