Dans l'Humanité du lundi 27 août 2001, Pierre Laurent signait un
éditorial intitulé « Une posture offensive » dans lequel il rendait compte du
week-end (25-26/08/01) de l'université d'été du PCF à Aubagne.
Cette université d'été avait pour objet d'étude et de
« débats » (dans le cadre de la pseudo-démocratie à la sauce Robert Hue) la
préparation du prochain congrès du PCF qui devra se tenir d'ici deux mois.
Pierre Laurent se moque d'abord du Figaro. Dans son édition du samedi 25/08/01, le quotidien de la
droite réactionnaire, a évoqué à propos du PCF une « guerre
d'ambitions » opposant Robert Hue à Marie-Georges Buffet pour la prise de contrôle de
la direction du Parti.
« Pronostic tout à fait "saugrenu", selon les mots du secrétaire
d'État Michel Duffour, et que la ministre de la Jeunesse et des Sports a-t-elle aussi
démenti sur place. »
Rassurez-vous, lecteurs de l'Humanité, la guerre des « huistes » et des
« buffetistes » n'aura pas lieu.
Une telle « guerre des chefs » ne peut exister que chez les Verts avec leur
pétaudière des chicaneries Voynet – Mamère – Lipietz – Gabriel et
Daniel Cohn-Bendit…
Ou encore au PS où les souvenirs de la guerre Jospin-Fabius sont encore plus vifs...
Mais pas au PCF quand même ! Cela n'a jamais existé dans la glorieuse histoire
(« prolétarienne » et « révolutionnaire » dans le passé,
« citoyenne » désormais) du PC (SFIC) devenu PCF.
Il n'y est jamais de guerre Souvarine – Cachin – Treint, ni de guerre Thorez – Lecoeur,
ni Waldeck Rochet – Jeannette Thorez – Vermeersch, ni Marchais – Leroy, ni Marchais –
Fiterman, ni Marchais – Robert Hue…
L'histoire du PC (SFIC) devenu PCF serait celle d'un long fleuve tranquille…
Mais revenons à 2001 et aux problèmes de l'heure présente. Il s'agit pour
l'université d'été du PCF de la « relance d'un nouveau projet
communiste alternatif ».
Voilà qui ne devrait pas trop inquiéter les lecteurs de Courant alternatif. Pierre Laurent
n'a certes pas l'intention de laisser les clefs du quotidien de Jaurès-Vaillant
Couturier-Cachin-Zarka-etc à la Commission Journal de l'OCL…
Le PCF veut « une autre politique à gauche, nettement plus anticapitaliste », selon Robert
Hue.
Mais où donc Robert Hue a-t-il vu que le gouvernement Chirac-Jospin-Gayssot-Buffet mènerait une
politique anticapitaliste ? Ou même un tout petit peu anticapitaliste… Ce gouvernement est celui
du grand capital et Robert Hue le sait très bien.
Son problème c'est que cela se voit. Et que même les électeurs du PCF le voient et du
coup se mettent de plus en plus soit à s'abstenir soit à voter pour l'extrême
gauche trotskyste LO-LCR...
« Menées sous les auspices des Bourses internationales, licenciements et mondialisation –
qui seront deux grands thèmes de débats lors de la Fête de l'Humanité –
ont fait ces derniers mois des ravages. Ils suscitent en retour des mouvements de résistance
élargis, qui ne veulent pas seulement témoigner de leur opposition, mais se donner la force
d'inverser le cours des choses. Peut-on construire avec toute ces énergies un processus de
transformation sociale et politique durable et cohérent ? Telle est, aux yeux des militants du PCF,
l'actualité de la question communiste. »
Comment « inverser le cours des choses » ? Comment conduire « un processus de
transformation sociale et politique durable et cohérent » ?
Mais en restant au sein du gouvernement Jospin, bien sûr ! En l'aidant à faire passer sa
politique anti-ouvrière, anti-populaire, anti-socialiste et anti-communiste…
Telle est la réalité du rôle procapitaliste et contre-révolutionnaire du PCF de
Robert Hue mais ce n'est pas l'Humanité qui va l'écrire.
Au contraire, il faut essayer de faire même croire le contraire dans les entreprises et dans les
quartiers populaires.
Alors, Pierre Laurent, qui n'a vraiment pas peur des mots évoque l'avènement au PCF
d' « Un nouveau communisme anticapitaliste, féministe, écologiste,
libertaire… »
Sauf que pour devenir communiste libertaire, anticapitaliste, féministe et écologiste, il est
très urgent de ne plus voter pour le PCF, de déchirer sa carte d'adhésion aux
cellules de Robert Hue et d'étudier de manière critique et révolutionnaire
l'histoire du mouvement ouvrier français et international.
Dans cette histoire, le bilan du PCF est clair : globalement négatif…
Et pour tout dire contre-révolutionnaire, anti-communiste libertaire.
Voilà un bon sujet de débats pour la fête de l'Humanité 2001 et les futures
assemblées-débats organisées par le PCF.
Le 28 août 2001
Jean-Pierre Hirou
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