We want sex equality

Film de Nigel Cole

Grande Bretagne, 2010, 113 minutes
avec Sally Hawkins, Bob Hoskins...


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Un film pêchu...

En juin 1968, dans l'immense usine Ford de Dagenham dans la banlieue Est de Londres, les 183 ouvrières-couturières (sur 55 000 salariés du site), travaillant à l'habillage des sièges de voitures, sont brutalement déqualifiées par la direction. Cela signifie qu'elles gagneront moins et perdront un certain nombre d'acquis". Elles s'engagent alors dans une lutte pour retrouver leur qualification qu'elles transforment rapidement en une grève pour l'égalité des salaires entre hommes et femmes (différence de 15 % à l'époque) qui va marquer l'Histoire de la Grande Bretagne et de l'Europe.

Ce film joyeux et lumineux, particulièrement péchu qui raconte donc cette grève de ces simples ouvrières jusqu'à leur victoire, redonnerait la joie de vivre et la volonté de se battre à un dépressif dans le 36ème dessous. C'est donc un bon médicament pour tous ceux qui auraient le "blues" dans cette ambiance de mariage princier britannique, de béatification de pape et de succès électoral du FN. En même temps il donne une petite idée du vent de liberté qui a soufflé dans cette fin des années 1960 où les luttes et les grèves se multipliaient poussant et accompagnant une aspiration générale à changer le monde.

Cette grève, une histoire vraie, qui n'aurait été à une autre époque qu'une grève corporatiste pour une simple requalification professionnelle devient ainsi une lutte pour l'égalité entre les sexes posant un problème au gouvernement britannique.

Le film qui décrit très justement la solidarité, le comportement, la mentalité, les expressions, l'humour de ces femmes en lutte, égratigne non seulement le patronat et les syndicats - à juste titre - mais aussi bien des préjugés de maris au soutien défaillant qui découvrent durant la grève la double journée de travail des femmes, puisque c'est à leur tour de s'occuper des enfants, faire à manger, repasser leurs chemises, bref, tout ce que font les femmes d'habitude et qui leur paraissait jusque là si naturel. Après le sourire condescendant de ces hommes au début de la lutte, celui de « ceux qui savent » puisque c'est la première grève de ces femmes, ils passent par plusieurs phases passant de l'irritabilité à la franche hostilité puis, parfois, à la remise en cause allant jusqu'à la franche admiration.

Il faut dire que dans ces années où l'emploi féminin était beaucoup moins développé qu'aujourd'hui, les préjugés sexistes étaient bien plus ancrés qu'aujourd'hui, même si, bien sûr, ils sont loin d'avoir disparu aujourd'hui et reviennent peut-être même en force.

Cette lutte, comme toutes celles des femmes de ces années-là et du début des années 1970, aura changé la situation pour plusieurs décennies. Et il est bon de rappeler que les grèves ouvrières y jouèrent leur rôle, parfois même principal, comme le raconte ce film.

Des revendications d'égalité salariale toujours d'actualité

Pourtant, si la lutte de ces ouvrières a été victorieuse, puisque leur salaire, selon le film, a été ramené à 92% de celui des hommes, les inégalités salariales n'ont pas changé depuis. Bien sûr le film nous dit que grâce à cette lutte, le gouvernement britannique a décrété quelques lois, "l'Equal Pay Act" en 1970 puis le "Sex Discrimination Act" en 1975 qui ont mis fin, du moins théoriquement, aux discriminations entre sexes. Mais en 1984, les ouvrières de Ford Dagenham, recommençaient une grève pour les mêmes raisons et aujourd'hui les différences de salaires entre hommes et femmes en GB sont toujours de 16%. Elles sont de 15% ( et 25% dans le privé) à l'échelle de l'Europe et entre 20 et 27%, suivant les statistiques, en France. Pourtant, si l'on ne se réfère qu'à la qualification, elles devraient l'être moins, puisque aujourd'hui les femmes sont beaucoup plus qualifiées que les hommes, plus de 60% étant diplômées.

Et ce ne sont pas les lois qui ont manqué. Des britanniques comme celles d'autres pays. Dés les premiers pas de l'Union Européenne, en 1957, cette égalité salariale était au programme de cette dernière. En France, il y en eut qui furent promulguées dans les années 1970, puis en 1983, 1999, 2001, 2005, 2007 et encore maintenant en mars 2010, Xavier Bertrand promettait qu'il se battrait pour faire appliquer la nouvelle loi qui impose l'égalité salariale pour la fin de l'année 2011. En fait l'obligation pour les patrons des entreprises de plus de 50 salariés de seulement en discuter avec les syndicats !

En fait, ces lois ne sont jamais appliquées et ne sont qu'une comédie car c'est la société capitaliste toute entière qui est profondément inégalitaire et qu'il faudrait changer de fond en comble pour espérer une réelle égalité entre les sexes et pas seulement sur le plan salarial.

En ce sens, ce film est très actuel et c'est probablement pour cela que sa résonance est si importante. Mais il est aussi actuel dans tous les sens du terme. Car si ce film est à voir et rend optimiste car il glorifie le combat, celui de femmes et d'ouvrières, celui des plus pauvres et des plus humbles, ce qui n'est pas si fréquent, il est aussi sorti sur le continent pour le 15 avril, journée de l'égalité salariale... sponsorisée par Bouygue et Areva.

N'ayant pas bien marché en GB et aux USA, il semblerait qu'il ait été lancé sur le marché européen par une véritable opération marketing. C'est tant mieux car il bénéficie d'une couverture médiatique non négligeable. Le magasine "Elle" y a consacré par exemple plusieurs pages. On ne peut que se réjouir d'une telle promotion de tels films d'une telle qualité et sur de tels sujets.

L'auteur du film était un peu connu puisqu'il avait notamment déjà réalisé "Calendar Girls", l'histoire de femmes âgées qui posaient nues sur un calendrier pour la promotion de causes charitables. Là c'est encore mieux. Un film qui se place dans la lignée des comédies sociales britanniques comme "Raining stones", "Riff Raff", "The navigators", "Bread and Roses", "Les Virtuoses" et quelques autres pour ne pas remonter à des plus anciens, américains cette fois comme "Norma Rae" ou encore "Le sel de la terre".

Mais contrairement à certaines de ces comédies sociales britanniques, celles de Ken Loach par exemple, ce film est moins âpre, moins dur et ressemble parfois à un conte, même s'il ne cache rien des difficultés de la vie et de la lutte. Il est joyeux, l'humour et la gaieté l'emportent toujours facilement sur la noirceur des situations même par exemple lorsque l'époux d'une des grévistes se suicide par pendaison.

Mais un film qui ne dit peut-être pas tout

Mais il est actuel aussi, plus malheureusement, parce que sous son allure de conte, quelques-uns de ses aspects interrogent ou mettent mal à l'aise. Pourquoi par exemple finir le film par une note précisant qu'aujourd'hui les entreprises Ford sont un modèle de comportement pour leurs salariés ? Ce qui ne peut que faire rire et mettre une cuillerée de goudron dans ce tonneau de miel. Pourquoi attaquer si violemment les directions syndicales (elles le méritent, ce n'est pas le problème) et ne pas le faire pour le parti travailliste au pouvoir à ce moment, alors qu'il le mérite autant ? Pourquoi présenter Barbara Castle, la ministre du travail de l'époque, de "l'emploi et de la productivité" comme son titre officiel le dit mieux, comme un soutien inconditionnel, féministe et social, à la lutte des ouvrières sans en dire plus sur sa politique, son rôle comme celui du parti travailliste qu'elle préside et du gouvernement de gauche d'Harold Wilson dont elle était une pièce maîtresse ?

Autant on adhère entièrement à ce film, autant les dernières minutes à la gloire de Ford et d'une certaine manière de Barbara Castle et du Parti Travailliste, laissent un arrière gout bizarre. Des minutes qui donnent une résonance différente au film et expliquent peut-être son manque de succès en Grande-Bretagne.

Bien sûr, si on ne sait pas qui est Barbara Castle ou quelle fut la politique d'Harold Wilson entre 1966 et 1970 puis entre 1974 et 1978, ça ne porte pas à conséquence. C'est secondaire, on oublie vite devant la qualité du reste. On n'y fait peut-être même pas attention.

Mais quand on a le souvenir ou qu'on sait que Barbara Castle, tout féministe qu'elle fut, était aussi la présidente du Parti Travailliste à partir de 1958, qu'elle fut également le pilier de la politique anti-ouvrière de Harold Wilson dans ces années-là, que ce gouvernement chuta en 1970 - un peu comme celui de Jospin en 2002 - parce que la classe ouvrière le détestait à cause de sa politique d'austérité bloquant notamment les salaires ( ceux des hommes comme des femmes), ces dernières minutes du film passent difficilement. On aimerait d'ailleurs savoir ce que disent les critiques britanniques du film.

Barbara Castle fut surnommé "la reine rouge" pas seulement comme le laisse entendre le film parce qu'elle était rousse, énergique et de gauche, mais aussi, un peu comme plus tard, Margaret Thatcher, "la dame de fer", parce qu'elle s'en est violemment pris aux luttes et aux droits des ouvriers. C'est le gouvernement Wilson qui en 1966 brisa la grève des marins en décrétant l'état d'urgence pour tout le pays tout en calomniant les grévistes et en cassant leur syndicat, le plus puissant de Grande Bretagne. C'est cette politique que Margaret Thatcher imita et poursuivit en brisant la grève des mineurs et leur syndicat en 1984. C'est aussi Barbara Castle qui écrivit en 1968/1969 pour le gouvernement Wilson un "livre blanc" restreignant le droit de grève comme ceux des syndicats, ce qui provoqua leur colère. "Livre blanc" qui recommandait de n'autoriser les grèves qu'à partir d'un vote majoritaire des salariés et d'une commission de conciliation patrons/syndicats, préalables au déclenchement du conflit. Ce qu'on voit dans le film et dont on se demande si c'était déjà réalisé chez Ford, en projet ou une exception en Angleterre. C'est ce "livre blanc" dont s'inspira Margaret Thatcher et dont les grandes lignes sont aujourd'hui appliquées en Grande Bretagne restreignant considérablement le droit de grève dans ce pays.

On - mais il faudrait plutôt dire la gauche institutionnelle - présente souvent ici Margaret Thatcher comme le symbole de la politique anti ouvrière et à l'origine des reculs de cette classe sociale en Grande Bretagne. En fait, c'est le gouvernement Wilson, Barbara Castle en tête, qui en furent les premiers artisans. Ils purent opérer ce tournant anti-ouvrier - comme ici Mitterrand, Mauroy et Rocard - grâce à leurs liens avec l'appareil syndical comme grâce à la confiance que les milieux populaires avaient en eux. Élus en 1966 sur un programme très à gauche après une longue domination conservatrice, ils firent une politique anti-ouvrière de droite.

Si l'on présentait ici mesdames Cresson, Rudy ou Aubry comme de fervents soutiens aux luttes ouvrières et féministes, cela passerait peut-être mal. Ca passe mieux quand on ne connaît pas Barbara Castle ou Harold Wilson.

Avec ce recul, du coup, des scènes du film peuvent prendre un autre sens.

Par exemple Albert : il souffle aux grévistes, parties sur un combat de qualification professionnelle, qu'elles pourraient l'étendre à l'égalité salariale. Les critiques français ont du mal à comprendre sa fonction professionnelle, présentée ici comme contremaître et là comme syndicaliste. En fait probablement les deux, un « shop steward ». Mais qu'est-ce qu'un « shop steward » ? Ou le vote des ouvrières qui intervient avant la grève, avant la première négociation- pour être exact- et qui surprendrait un militant ouvrier français. Ou encore le fait qu'il ne semble pas y avoir de chefs dans l'atelier des femmes, qu'elles s'entraident dans le travail comme si la tâche était commune. Ou bien encore l'intervention de l'épouse d'un des directeurs de Ford qui défend le système anglais contre le système américain. Que veut-elle dire ?

Quel était le contexte de la grève de Dagenham ?

En fait, en replaçant le film dans son contexte historique, il a peut-être une autre signification que celle de la simple apologie d'une lutte ouvrière et féministe.

En Angleterre, le système de production du moment n'est ni fordien, ni sloanien (type GM) comme sur le continent ou aux USA. Il est Woolardien (du nom d'un ingénieur de chez Morris).

A l'origine, dans les années 1920-1930, le marché britannique de l'automobile est marqué par un faible nombre d'acheteurs aisés mais aussi par une diversification très importante liée à l'origine aristocratique des acheteurs qui font de leur voiture l'équivalent d'un second blason. D'où le nombre de marques automobiles sportives et de luxe en Grande Bretagne à cette époque. Cela a eut de nombreuses conséquences jusqu'au moins dans les années 1970.

Compte tenu de la série limitée et de la diversité des pièces, compte tenu aussi des fluctuations fréquentes de ce marché lié aux engouements fantasques des acheteurs aristocratiques, les industriels demandent aux ouvriers un professionnalisme important, une polyvalence, un savoir faire suffisant pour qu'ils puissent changer de production facilement.

Contrairement aux USA ou en Europe continentale où la simplification des tâches fit naître la chaîne et une nouvelle sorte d'ouvrier sans qualification, en Grande Bretagne, il n'y a pas de différences entre ouvriers professionnels et ouvriers spécialisés ou manœuvres, tous les ouvriers sont semi-professionnels. De ce fait, les patrons leur laissent une certaine autonomie dans leur travail. Dans le système woolardien, il n'y a pas de chaînes, sinon très courtes, les postes sont fixes et la mécanisation, lorsqu'elle existe, est commandée par l'ouvrier. C'est lui qui fixe son rythme. Il n'y a pas le système des cadences imposée par la chaîne de type américaine ou continentale. Les ouvriers sont payés à la tâche, au nombre de pièces faites, avec un bonus personnel ou de groupe, une fois le volume dépassé. Ce qui crée une zone d'intérêt commun entre le patron et le salarié et permet l'absence de maîtrise. Cette zone satisfait la demande des ouvriers à plus d'autonomie tout en les incitant à résoudre eux-mêmes, ou collectivement au niveau d'une équipe, les petits problèmes d'approvisionnement ou d'entretien des machines. La tâche, la production n'est pas imposée par le patron, elle est sans cesse déterminée par une négociation collective entre patronat et syndicats. Dans ces conditions, le corporatisme syndical ne gêne pas les patrons. Bien au contraire, il s'appuie dessus. La hiérarchie est syndicale, un peu comme dans les mines en France avec la fonction de Délégué Mineur.

En Grande Bretagne, à l'époque, les tarifs sont négociés par atelier, par métier, par entreprise et par syndicat. Ils ne sont donc pas les mêmes d'un métier à l'autre, d'une usine à l'autre, d'une région à une autre. Ils dépendent des rapports de force locaux et peuvent varier du simple au double. Chaque métier, chaque profession à son syndicat. Il n'y a pas le système français des confédérations interprofessionnelles associant au travers des unions locales ou départementales les fédérations de métier.

Les salariés étant payés à la tâche, cette tâche, la production étant négociée en permanence et il n'y a donc pas d'horaire minimum, 8 H par exemple et pas d'heures sups. Ce peut être plus mais aussi beaucoup moins suivant la conjoncture. Les équipes de production sont relativement autonomes les unes des autres et sont libres d'organiser leur journée de travail comme elles le veulent pourvu qu'elles réalisent la production prévue.

Les négociations sont faites par un "shop stewart", espèce de délégué syndical, qui fait office tout à la fois de délégué et de contremaître ( Albert probablement dans le film et peut-être aussi l'ouvrière dont le mari se suicide). Il n'y a pas de direction du personnel (d'où les difficultés à négocier de la direction anglaise qui fait appel à un américain) ni de contremaître ( c'est pourquoi on ne voit pas de chefs dans le film) et que la femme d'un des directeurs peut être aussi proche d'une leader de la grève, dans un pays où, de plus, le féminisme est bien vivant. Ce shop steward syndical a donc comme tâche de négocier le tarif, les horaires, etc... mais aussi s'engage à ce que la production soit réalisée, une fois l'accord passé. Bref, les délégués marchandent la résistance des travailleurs de manière corporatiste.

En Angleterre, à ce moment, avec une forte augmentation de la demande, un presque plein emploi, il y a un relatif manque de main d'œuvre qui met les ouvriers en situation de force et leur permet de négocier salaires à la hausse et conditions de travail à l'amélioration. La production à la chaîne n'est pas encore très développée. Elle commence à peine, en particulier dans la sous-traitance ou chez les équipementiers, qui, eux, contrairement au secteur du montage, sont très centralisés. Dans la production automobile, une fois la production atteinte, on peut arrêter le travail et, parfois, quitter l'usine, ce que lon voit aussi dans le film. Dans ces conditions de paiement à la tâche, de forte augmentation de la demande et de système du shop steward, il arrive que les horaires ne dépassent pas les 4, 5 ou 6 heures par jour mais payées plein "temps".

Dans ce système où la production n'est pas contrainte centralement mais négociée localement, où le salaire est discuté également localement, à chaque fois que la conjoncture est favorable une multitude de négociations et de conflits voient le jour.

C'est le cas dans cette période de la fin des années 1960 où la demande augmente fortement. C'est pourquoi dans le film, on voit le patron se plaindre de ces dizaines de milliers de conflits dans l'année.

En même temps, dans ces années, l'industrie automobile en Grande Bretagne est confrontée à un autre problème. Les USA imposent à l'Angleterre la fin du protectionnisme étatique et l'ouverture à la concurrence en Europe et face à eux-mêmes. La production automobile britannique qui fut la première d'Europe est alors dépassée au début des années 1960 par l'Allemagne et la France puis par l'Italie en 1969.

On assiste donc à une vague de concentration de la multitude des entreprises automobiles britanniques qui aboutit en 1968 à l'apparition du géant British Leyland, BLMC... et à sa disparition quelques années plus tard comme à la disparition de toute production britannique automobile autochtone.

A l'occasion de ces restructurations, le patronat et les gouvernements à partir de 1966 et jusqu'à celui de Margaret Thatcher ( Blair et Cameron ne faisant que continuer ce qui avait très largement entamé) vont tenter, et réussir, à remettre en cause l'ancien système de production et syndical britannique pour l'aligner sur ce qu'on trouve aux USA et sur le continent et faire même pire.

En cassant les syndicats et le woolardisme, le gouvernement met en place des horaires fixes, les 8 H et un Smic, donc une certaine homogénéité/égalité salariale mais au niveau le plus bas et avec une nouvelle discipline au travail que n'avaient jamais connu les travailleurs britanniques. Les entreprises japonaises de l'automobile peuvent s'implanter en Grande Bretagne sans présence syndicale ou avec des syndicats complètement inféodés et imposer leurs méthodes de travail sans opposition. Une partie des usines automobiles qui s'étaient installées en Espagne dans les années 1970 pour en faire une tête de pont vers le marché européen alors protégé par des tarifs douaniers importants, vont finalement déménager en Grande Bretagne tellement les conditions d'exploitation y sont devenues favorables.

Pour en revenir au film, dans ce contexte, comment fallait-il comprendre le geste de soutien de Barbara Castle aux ouvrières grévistes de Ford Dagenham ? Était-ce simple attitude démagogique pour faire un peu de publicité au parti travailliste après qu'il ait brisé la principale corporation ouvrière et le syndicat le plus puissant de Grande Bretagne ou encore peut-être une tentative d'utiliser le combat féministe égalitaire de ces ouvrières pour contribuer à casser avec lui le corporatisme masculin mais syndical ? La femme d'un des directeurs de Ford, dans le film, le dit, la difficulté était de passer du système anglais au système américain, du woolardime au fordisme (sloanisme).

Et aujourd'hui, quelle sont la signification de la part belle faite à Barbara Castle et de la phrase finale sur Ford entreprise exemplaire ? La question reste posée.

Le 27 avril 2011

Jacques Chastaing

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