Philosophie des sciences de la nature

de Angèle Kremer-Marietti

PUF, Collection "L'interrogation philosophique" (septembre 1999)
288 pages, 158 FF
ISBN : 2130502768
Poids : 392 grammes

Ce livre qui nous a été recommandé n'a pas eu l'honneur de la critique. Nous avons demandé à son auteur de nous le présenter et elle a bien voulu nous fournir les éléments suivants, ce dont nous la remercions.


Il s'agit donc d'un ouvrage de la Collection "L'interrogation philosophique" (PUF) avec une introduction sur "le concept de philosophie des sciences" (p.1-4) et cinq chapitres:

  1. Les sciences dans le miroir de l'histoire (p.5-44);
  2. Aristote et la philosophie des sciences (p.45-84);
  3. Emergence de la science moderne (p.85-128);
  4. Philosophies de la science positive (p.129-180);
  5. Philosophies scientifiques du XXè siècle (p.181-258);
  Conclusion épistémologique (p. 259-267);
  Index (p.269-280).

Il expose des théories actuelles (introduction, ch.1, 5, et conclusion) et anciennes (ch.2, 3 et 4) sur la science dans son devenir et se termine en insistant sur l'importance de l'histoire (intellectuelle) des sciences tout en laissant place à d'autres approches plus sociales.[...]

Voici le commentaire de l'éditeur, inspiré de mon texte :

Ayant pour objet de connaître les méthodes et leurs objets, les processus adoptés et leurs résultats, le philosophe des sciences saisit les démarches qui sous-tendent le discours scientifique. Il écrit dans une perspective philosophique tout en respectant l'histoire des sciences. Comment la science s'est-elle faite et comment se fait-elle actuellement ? Telle est la double question que se pose le philosophe des sciences. L'auteur fait sien ce que rappelait Jean Cavaillès : "Ce qui est après est plus que ce qui était avant, non parce qu'il le contient ou même qu'il le prolonge, mais parce qu'il en sort nécessairement et porte dans son contenu la marque chaque fois singulière de sa supériorité."

Voici la dédicace que m'a demandée France Inter et parue le 06 mars 2000 :

LA DÉDICACE DE L'AUTEUR : Pour accéder aujourd'hui à une notion vraie de la nature, nous devons faire l'effort de nous introduire dans les différents domaines scientifiques fondamentaux et tels que mécanique classique, mécanique quantique, astronomie, cosmologie, mais encore biologie, sciences cognitives, et bien d'autres... Les antiques questions que posèrent les philosophes - ne serait-ce que celle concernant le temps : a-t-il commencé ? qu'y avait-il auparavant ? - vont donc trouver progressivement, laborieusement, leurs réponses scientifiques jusqu'à laisser entrevoir qu'un jour sera sans doute connue la science totale de la nature.

Cette unité profilée de la science qui semble devoir se confirmer au-delà d'une diversité croissante rejoint elle aussi une antique hypothèse philosophique qui n'en finit pas et de se vérifier et de se diversifier. De toutes ces sciences, qui s'alignent dans l'histoire humaine et se manifestent dans leur propre histoire, il ressort chaque fois précisément et différemment une philosophie qui n'en finit pas de se réaliser ; en effet, chaque fois s'implique une philosophie appelée à se préciser et à se rectifier dans une approximation toujours plus grande de la vérité scientifique qui se formule dans sa relation indéfectible à la réalité du monde et de l'homme. L'entreprise d'établir une philosophie des sciences à la fois dans une permanence liée aux multiplicités de sa croissance temporelle et dans une continuité sujette aux discontinuités de son apparence, donc une philosophie des sciences s'ajustant au mieux à l'être même des sciences, devait donc s'appuyer sur une définition du concept de philosophie des sciences.

Ce concept mobilise nécessairement les concepts de science et de philosophie, et chacun des deux s'actualise dans une histoire des sciences comme dans une histoire des philosophies. Nous avons voulu expliciter les philosophies : soit qu'elles aient visé à s'adapter aux sciences étudiées, soit qu'elles aient habité - ou qu'elles habitent - les sciences dans leur projet même. L'idéal pour une philosophie des sciences serait de pouvoir combiner autant les rationalités scientifiques que les régularités-légalités de la nature à travers l'examen des procédures adoptées par les scientifiques et compte tenu des résultats qu'entraînent leurs méthodes.

La double question essentielle nous a paru être la suivante : Comment la science s'est-elle faite et comment la science se fait-elle actuellement ? - Où l'on voit l'importance d'une histoire des sciences qui puisse rendre compte des démarches de l'esprit scientifique.

Le 2 novembre 2000

Angèle Kremer-Marietti

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