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Citations politiques
XVIIIe siècle
- Jean MESLIER, curé en Champagne (1664-1729) :
- Tournez toute votre haine et toute votre indignation contre vos ennemis communs, contre ces orgueilleux
et superbes races de gens qui vous tyrannisent, qui vous rendent misérables et qui ravissent tous les
meilleurs fruits de vos travaux.
(Testament 1723)
- Liberté aux hommes et aux femmes de se joindre indifféremment ensemble, chacun suivant son
inclination, comme aussi la liberté de se quitter et de se séparer les uns des autres,
lorsqu'ils ne se trouveraient pas bien ensemble, ou lorsque leur inclination les porterait à
former quelqu'autre nouvelle alliance
(Testament)
- DIDEROT :
Je veux être heureux est le premier article d'un code antérieur à toute
législation, à tout système religieux.
- J-J ROUSSEAU :
J'avais vu que tout tenait radicalement à la politique, et que tout, de quelque façon
qu'on s'y prît, aucun peuple ne serait jamais que ce que la nature de son gouvernement le
ferait être.
(Confessions)
- Tom PAINE :
La société sous toutes ses formes est une bénédiction
Le gouvernement,
même sous sa forme la meilleure, n'est jamais qu'un mal nécessaire, et dans son pire
état, un mal intolérable.
(Common Sense, 1775)
- Sylvain MARECHAL :
Que le vil royaliste, à genoux au saint-lieu
Au céleste monarque adresse sa prière !
Le fier Républicain ne peut admettre un dieu
Pour lui pas plus de maître au ciel que sur la terre.
(1785)
- Gracchus BABEUF :
Il est plus difficile de rééduquer le peuple dans l'amour de la Liberté que de la
conquérir.
- Graccus BABEUF-Sylvain MARECHAL : Disparaissez enfin, révoltantes distinctions de
riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de
gouvernés.
(Manifeste des Egaux)
- Condorcet (1743-1794) : « La
corruption des moeurs naît de l'inégalité d'état et de fortune et non
point du luxe ; elle n'existe que parce qu'un individu de l'espèce humaine peut acheter ou
soumettre un autre. »

XIXe siècle
- HEGEL :
- Contre la nature, personne ne peut affirmer un droit. Mais dans l'état social, tout
défaut prend aussitôt la forme d'un tort fait à telle classe ou à telle autre.
(Philosophie du Droit)
- Par l'abstraction de son travail, l'ouvrier devient de plus en plus mécanique,
indifférent, sans esprit. L'élément spirituel devient acte vide. La force du Soi
réside dans une riche perception de l'ensemble. Or celle-ci disparaît.
(Realphilosophie II)
- MICHELET :
Les forts veulent la force, la créer d'eux-mêmes. Les politiques vont la chercher là
où elle est.
(Histoire de la Révolution Française)
- Flora TRISTAN :
Ouvriers, vous n'avez pas pouvoir d'abroger les anciennes lois et d'en faire de nouvelles, - non,
sans doute ; - mais vous avez le pouvoir de protester contre l'iniquité et l'absurdité
des lois qui entravent le progrès de l'humanité et qui vous font souffrir, vous, plus
particulièrement. Vous pouvez donc, c'est même un devoir sacré, protester
énergiquement en pensées, en paroles et en écrits, contre toutes les lois qui vous
oppriment. Or donc, tâchez de bien comprendre ceci : - La loi qui asservit la femme et la prive
d'instruction, vous opprime, vous, hommes prolétaires. Pour l'élever, l'instruire
et lui apprendre la science du monde, le fils du riche a des gouvernantes et institutrices savantes, des
directrices habiles, et enfin de belles marquises, femmes élégantes spirituelles, dont les
fonctions, dans la haute société, consistent à se charger de faire
l'éducation des fils de haute noblesse. Ces dames leur apprennent la politesse, du tact, de
la finesse, de la souplesse dans l'esprit, de belles manières ; en un mot, elles en font des
hommes qui savent vivre, des hommes comme il faut. Pour peu qu'un jeune homme ait la
capacité, s'il a le bonheur d'être sous la protection d'une de ces femmes aimables,
sa fortune est faite. A trente-cinq ans il est sûr d'être ambassadeur ou ministre.
Tandis que vous, pauvres ouvriers, pour vous élever, vous instruire, vous n'avez que votre
mère ; pour faire de vous des hommes sachant vivre, vous n'avez que les femmes de votre classe,
vos compagnes d'ignorance et de misère. [
] C'est donc à vous, ouvriers, qui
êtes les victimes de l'inégalité de fait et de l'injustice, c'est à
vous qu'il appartient d'établir enfin sur la terre le règne de la justice et de
l'égalité absolue entre la femme et l'homme.
(Des moyens de constituer la classe ouvrière - 1843)
- MARX :
Les principes sociaux du christianisme prêchent la lâcheté, le mépris de soi,
l'avilissement, la servilité, l'humilité, bref toutes les qualités de la
canaille ; le prolétariat, qui ne veut pas se laisser traiter en canaille, a besoin de son courage, du
sentiment de sa dignité, de sa fierté et de son esprit d'indépendance beaucoup plus
encore que de son pain. Les principes sociaux du christianisme sont des principes de cafards et le
prolétariat est révolutionnaire.
(Gazette allemande de Bruxelles, septembre 1847)
«La conquête du pouvoir politique est donc devenue le premier devoir de la classe
ouvrière. Elle semble l'avoir compris, car en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en France, on a
vu renaître en même temps ces aspirations communes, et en même temps aussi des efforts ont
été faits pour réorganiser politiquement le parti des travailleurs.
Il est un élément de succès que ce parti possède : il a le nombre ; mais le
nombre ne pèse dans la balance que s'il est uni par l'association et guidé par le
savoir. L'expérience du passé nous a appris comment l'oubli de ces liens fraternels qui
doivent exister entre les uns et les autres dans toutes leurs luttes pour l'affranchissement, sera puni
par la défaite commune de leurs entreprises divisées. »
(extrait de l'Adresse inaugurale de
l'Association Internationale des Travailleurs
rédigée en octobre 1864)
- MARX et ENGELS :
Les ouvriers allemands doivent contribuer eux-mêmes au maximum à leur victoire finale, en
prenant conscience de leurs intérêts de classe, en se posant aussi rapidement que possible en
parti indépendant, sans se laisser détourner un seul instant par des phrases hypocrites des
démocrates petits-bourgeois de l'organisation autonome du parti du prolétariat. Leur cri de
guerre doit être : la révolution en permanence !
(Adresse du comité central de la Ligue des communistes, mars 1850)
- ENGELS à MARX
Extrait d'une lettre du 13 février 1851
...[ Personnellement, cette stupidité et ce manque de tact de Harney me contrarient
plus que n'importe quoi d'autre, mais au fond, cela n'a pas d'importance.
Nous avons à nouveau enfin l'occasion pour la première fois depuis longtemps
de montrer que nous n'avons besoin ni de popularité, ni du soutien d'un parti
quelconque dans un pays quelconque et que notre position est totalement indépendante de ces petits et
mesquins calculs. Dorénavant, nous n'avons de responsabilité que vis-à-vis de
nous-mêmes, et quand viendra le moment où ces messieurs auront besoin de nous, nous serons alors
en mesure de dicter nos conditions. Jusque-là, nous aurons du moins la paix, un certain isolement
certes aussi mon Dieu voilà trois mois que je le connais ici à Manchester et je
m'y suis habitué, et par-dessus le marché en pur i, ce qui est ici en tout cas
très ennuyeux. Du reste, nous n'avons pas, au fond, à nous plaindre que les petits
grands hommes nous redoutent. N'avons-nous pas agi depuis tant d'années comme si tous les
Durand et tous les Dupont constituaient notre parti, à une époque où nous n'avions
pas de parti, et où les gens que nous comptions tout au moins officiellement, au nombre des
nôtres, comme y adhérant, sous réserve de les appeler des bêtes incorrigibles
entre nous, ne comprenaient même pas le b.a.- ba de notre doctrine ? Comment des gens comme nous,
qui fuient comme la peste les positions officielles, peuvent-ils avoir leur place dans un
parti ? Que nous importe un parti , à nous qui crachons sur la
popularité, à nous qui commençons à ne plus savoir où nous en sommes
dès que nous nous mettons à devenir populaires ? Que nous importe un parti
c'est-à-dire une bande d'ânes qui ne jurent que par nous parce qu'ils nous
considèrent comme leurs égaux ? A vrai dire, ce ne sera pas une grande perte si nous ne passons
plus pour être l'expression juste et adéquate de ces chiens bornés avec
lesquels on nous a confondus ces dernières années.
Une révolution est un phénomène purement naturel qui obéit davantage
à des lois physiques qu'aux règles qui déterminent en temps ordinaire
l'évolution de la société. Ou plutôt, ces règles prennent dans la
révolution un caractère qui les rapproche beaucoup plus des lois de la physique, la force
matérielle de la nécessité se manifeste avec plus de violence. Dès que l'on
intervient en qualité de représentant d'un parti, on est entraîné, dans ce
tourbillon, emporté par cette nécessité naturelle irrésistible. Ce n'est
qu'en restant indépendant, en étant objectivement plus révolutionnaire que les
autres, qu'on peut, au moins pour un temps, préserver son indépendance vis-à-vis de
ce tourbillon ; finalement, c'est vrai, on y est également entraîné à son
tour.
C'est cette position que nous pouvons et devons adopter dans un proche avenir. Non seulement
n'accepter aucune fonction officielle dans l'Etat, mais également, aussi longtemps
que possible, aucune position officielle dans le parti, pas de siège dans des comités,
etc., n'assumer aucune responsabilité pour des ânes, critiquer impitoyablement tout le
monde, conserver par-dessus le marché cette sérénité que toutes les conspirations
de ces imbéciles ne nous feront pas perdre. Et ça nous le pouvons. Nous pouvons toujours
être toujours plus révolutionnaires que ces faiseurs de phrases, parce que nous avons appris
quelque chose et eux non, parce que nous savons ce que nous voulons et eux non, et parce que,
après ce que nous avons vu au cours des trois dernières années, nous le supporterons
avec plus de calme que n'importe quel individu ayant un intérêt dans l'affaire. ]
...
(Correspondance tome 2, Editions sociales)
- Louise MICHEL :
- J'ignore où se livrera le combat entre le vieux monde et le nouveau, mais peu importe :
j'y serai. Que ce soit à Rome, à Berlin, à Moscou, je n'en sais rien, j'irai
et sans doute bien d'autres aussi.
Et quelque part que ce soit, l'étincelle gagnera le monde ; les foules seront debout, prêtes
à secouer les vermines de leurs crinières de lions.
(Mémoires)
- Vous imaginez-vous que ceux qui commettent des crimes contre les peuples sont des inconscients de ce
qu'ils font ? Il en est qui s'illusionnent et se donneraient volontiers des prix de vertu et
d'intelligence ! Allons donc, l'intelligence ! elle est dans les foules ! Elles n'ont pas
la science, c'est vrai, mais avec ça que c'est du propre la science aujourd'hui ! Elle
ouvre seulement ses bourgeons ; demain, à la bonne heure ! et demain elle sera à tous.
(Mémoires)
- BLANQUI :
- N'oublions pas la race des vampires qui est aussi celle des caméléons. Elle ne
disparaîtrai pas plus, le lendemain de la Révolution, que la race des naïfs et des simples,
sa pâture ordinaire. Les habits seraient tôt retournés. On verrait surgir de terre, en
foule, comme les champignons après l'orage, des charlatans de communisme pour embrigader les
hommes, des tartufes de communauté pour embobeliner les femmes. A eux prix, prix infaillible de
l'intrigue, la gérance, c'est-à-dire la disposition discrétionnaire des biens
communs. La masse des ignorants deviendraient leur proie et leur armée
absolument comme
aujourd'hui, avec des conséquences bien autrement terribles :
un bond effroyable en
arrière ! N'est-ce point d'ailleurs folie de s'imaginer que, par une simple culbute, la
société va retomber sur ses pieds, reconstruite à neuf ? Non, les choses ne se passent
pas ainsi, ni chez les hommes, ni dans la nature.
(1869)
- L'humanité connaît déjà par ses malheurs la terrible puissance d'un
mot : Dieu ! En voici un autre non moins funeste sous son masque de bienfaisance : Capital !
(1870)
- José MARTI (1853-1895) poète et révolutionnaire
cubain :
La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.
(1870)
- Antonio LABRIOLA :
A l'intérieur de l'Etat, la corruption de l'homme par l'homme a toujours fleuri, parce
que, s'il n'y a pas de domination qui ne rencontre des résistances, il n'y a pas de
résistances qui, par suite des besoins pressants de la vie, ne puissent dégénérer
en accommodation résignée.
(Le Matérialisme historique)
- LENINE :
Il ne saurait exister de parti socialiste fort sans une théorie révolutionnaire qui unisse tous
les socialistes, d'où ils tirent toutes leurs convictions et qu'ils appliquent à leurs
méthodes de lutte et à leurs moyens d'action. Défendre une telle théorie que
l'on considère comme profondément vraie, contre les attaques injustifiées et les
tentatives de l'altérer ne signifie nullement qu'on soit l'ennemi de toute critique. Nous
ne tenons nullement la doctrine de Marx pour quelque chose d'achevé et d'intangible ; au
contraire, nous sommes persuadés qu'elle a seulement posé les pierres angulaires de la
science que les socialistes doivent faire progresser dans toutes les directions s'ils ne veulent pas
retarder sur la vie.
(Notre programme, 1899)

XXe siècle

Trotsky
- L'auto-éducation théorique est une tâche essentielle pour chaque oppositionnel et
l'unique gage sérieux de sa fermeté.
(1928. uvres tome I page 49)
- En politique, même de légères erreurs ne demeurent pas impunies : c'est plus vrai
encore pour de grosses erreurs. Mais la pire est de dissimuler ses erreurs, de contrecarrer la critique et
d'empêcher de formuler à leur égard un jugement marxiste judicieux.
(1928 tome I page 314)
- L'ouvrier ne demande pas d'ordres, mais de l'aide pour son orientation politique. Pour cela
il faut dire avant tout ce qui est. Ne pas sucrer, mais dire honnêtement ce qui est. La politique du
communisme ne peut que gagner à exposer la vérité dans toute sa clarté. Le
mensonge peut servir à sauver les fausses autorités, non à éduquer les masses.
C'est la vérité qui est nécessaire aux ouvriers comme un instrument de l'action
révolutionnaire.
(1929 Lettre à la direction de la Vérité)
- La psychologie, les idées, les habitudes sont d'ordinaire très en retard sur les
développements des rapports objectifs dans la société et dans la classe ; même
dans les organisations révolutionnaires, le mort pèse sur le vif.
(octobre 1934 tome 4 page 228)
- Le journal ne peut devenir un journal ouvrier qu'à la condition que toutes les forces de
l'organisation soient dirigées vers les quartiers ouvriers, les quartiers industriels, etc. Le
journal qui ne recrute pas des ouvriers pour l'organisation n'est pas digne d'exister.
(décembre 1934 tome 3 page 291)
- Pour quiconque veut devenir un homme dur, il est indispensable d'être souple. Sans quoi, on
n'est que raide.(
)
Il faut que les intellectuels s'appliquent bien davantage à se discipliner eux-mêmes. Ils
n'apprennent la plupart du temps l'ordre et la rigueur que lentement et à travers de graves
crises. A un certain stade, même la meilleure volonté ne suffit plus. On doit pouvoir renoncer
à soi en tant que personne : on devient alors plus tolérant à l'égard
d'autrui. L'intolérance est la preuve d'un déséquilibre
intérieur.(
) Mais le marxisme produit un sentiment déterminé de l'existence,
parce qu'on peut observer son exactitude dans la rue, dans la vie de tous les jours. Il doit être
pour nous une forme d'existence, et ne pas être traité comme une question académique.
Voici donc ce qu'il faut apprendre : faire en sorte que la vie quotidienne déteigne sur la
position intellectuelle (ou théorique) du marxiste.
(juin 1935 tome 5 page 339-340)
- La discussion n'est pas l'élément unique, ni l'élément
fondamental de la vie du parti. Quand la discussion n'est pas nourrie par l'action mais par
elle-même, le parti est perdu. Le nouveau parti aurait dû avoir la possibilité de prendre
part à des actions de masse, de rassembler une expérience, commettre des erreurs, afin que la
discussion se développe à un niveau supérieur et soit fructueuse.
(4 septembre 1935 tome 6 page 184)
- La vie n'est pas chose facile
On ne peut pas la vivre sans tomber dans la prostration ou le
cynisme, si l'on n'a pas au-dessus de soi une grande idée, qui vous soulève au-dessus
de la misère personnelle, au-dessus de la faiblesse et de toutes les félonies et
imbécillités
(Journal d'exil, page 98, Folio)

Sur l'agitation
- LENINE :
Il ne faut pas confondre la tactique et l'agitation , dit Kautsky dans son livre contre
Bernstein. Le mode d'agitation doit s'adapter aux conditions individuelles et locales. En
matière d'agitation, il faut laisser à chaque agitateur la liberté de choisir les
moyens dont il dispose : l'un produit la plus forte impression par sa fougue, l'autre par ses
sarcasmes mordants, un troisième par l'art qu'il a de citer quantité d'exemples,
etc. Différent suivant l'agitateur, l'agitation doit différer aussi suivant le public.
L'agitateur doit parler de façon à se faire comprendre ; il doit partir de ce qui est bien
connu de ses auditeurs. Tout cela va de soi et ne s'applique pas uniquement à l'agitation
parmi les paysans. Il faut parler autrement à des voituriers qu'à des matelots, et
autrement à des matelots qu'à des typographes. L'agitation doit être
individualisée, mais notre tactique , notre activité politique doit
être une . Ces paroles d'un représentant éminent de la théorie
social-démocrate contiennent une excellente appréciation de l'agitation dans le cadre de
l'activité générale du Parti. Elles montrent combien sont mal fondées les
appréhensions de ceux qui pensent que la formation d'un parti révolutionnaire menant la
lutte politique entravera l'agitation, la refoulera au second plan ou restreindra la liberté des
agitateurs. Au contraire, seul un parti organisé peut se livrer à une vaste agitation, fournir
aux agitateurs les directives (et le matériel) nécessaires dans toutes les questions politiques
et économiques, mettre à profit chaque succès local de l'agitation pour
éclairer les ouvriers russes, envoyer les agitateurs dans un milieu ou dans des régions
où ils puissent uvrer avec le plus de succès.
tome 4, p. 290 (Un mouvement rétrograde dans la S-D russe, 1899)
- TROTSKY :
L'agitation n'est pas seulement le moyen de communiquer à la masse tes ou tels mots
d'ordre, d'appeler les masses à l'action, etc. L'agitation est aussi pour le parti un
moyen de prêter l'oreille à la masse, de sonder son état d'esprit et ses
pensées, et de prendre, en fonction des résultats, telle ou telle décision pratique. Ce
sont seulement les staliniens qui ont transformé l'agitation en un monologue criard : pour les
marxistes, pour les léninistes, l'agitation est toujours un dialogue avec la
masse.
(Encore une fois, où va la France ? mars 1935, tome 5, p. 179)

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